Avis de la team :
Steeve C
Game Details | |
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Nom | Marrakesh (2022) |
Complexité | Medium [3.40] |
Nb de joueurs | 2-4 |
Auteur(s) | Stefan Feld |
Artiste(s) | Patricia Limberger and Franz Vohwinkel |
Editeur(s) | Queen Games, Devir, Moon3 Inc., Playfun Games and White Goblin Games |
Mechanisme(s) | Cube Tower, End Game Bonuses, Open Drafting and Simultaneous Action Selection |
Boussole Ludique
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Médias
Marrakesh
2 à 4 joueurs
Auteur : STEFAN FELD
Illustrateur : Patricia Limberger, Franz Vohwinkel
Editeur : QUEEN GAMES
Pour pas mal de joueurs experts, Stefan Feld était revenu au top niveau en 2020 avec Bonfire qui avait reçu de notre part le Diamant de Bronze en 2021. Au milieu de cette City Collection, qui pour rappel reprend certains de ces anciens jeux en les remettant au goût du jour au niveau règles et matériel, sort Marrakesh. Stefan est-il toujours sur la bonne voie ? (Spoiler : oui ! )
THEME :
Entrez en compétition avec les autres familles influentes de la ville pour obtenir les titres les plus honorables en utilisant habilement les assistants et les ressources à votre disposition. Le joueur qui y parvient le mieux devient le nouveau « Grand Mufti » de Marrakech.
C’est ce que nous propose Queen Games. Dans la réalité, chacun gère son (grand) plateau personnel où il va développer son quartier, tout en participant du mieux possible avec les autres joueurs au marché / souk / palais / mosquée / rivière sur le plateau principal. Tout ça afin de marquer le plus de points de victoire.
MECANIQUES :
Marrakech se joue en trois manches, chaque manche étant composée de quatre tours. A chaque tour, les joueurs choisissent simultanément et secrètement trois Keshis de couleur derrière leur paravent. Ces Keshis représentent les actions que les joueurs pourront faire lors de ce tour de jeu. Le premier twist est que tous les joueurs feront les 9 actions à chaque manche (dont une 2 fois). Ensuite, tous les Keshis sont placés dans la tour, qui en sort un certain nombre, quelques uns restant (rarement) coincés et d’autres provenant (rarement) des tours précédents.
Dans l’ordre du tour, les joueurs choisissent une couleur et prennent 1 ou 2 des Keshis qui sont disponibles et les placent sur leur plateau de jeu. Ces Keshis amélioreront les actions futures de cette couleur lors des prochains tours (soit en augmentant sa force, soit en donnant plus de choix dans l’action). Enfin, dans l’ordre du tour, les joueurs activeront les régions où ils ont placé un assistant (les 3 Keshis qu’ils ont sélectionnés secrètement au début pour ceux qui suivent) pour effectuer leurs 3 actions dans l’ordre de leur choix.
On recommence tout ça 3 fois afin d’avoir joué les 12 Keshis de couleurs différentes dont on dispose au début de chaque manche, puis s’en suit une petite phase de maintenance. Après 3 manches
Les actions sont assez classiques même si Stefan Feld apporte de l’originalité dans leur exécution ou dans leur façon de fonctionner. On peut ainsi :
- gagner des ressources
- gagner des Keshis
- gagner des revenus
- gagner des bonus
- gagner des pouvoirs permanents
- monter sur des pistes
- activer des objectifs de fin de partie
- dépenser des ressources pour des PV
- réaliser des contrats
En plus de rendre ces mécaniques originales alors qu’elles sont généralement plutôt classiques, Stefan Feld parvient, grâce à une alchimie parfaite dans leur imbrication, à apporter de la fraîcheur et certaines innovations dans Marrakesh.
PREMIÈRES IMPRESSIONS :
Autant vous le dire tout de suite (au cas où ça n’aurait pas transpiré dans la description des mécaniques), Marrakesh m’a beaucoup plu ! Dès la première partie dans sa découverte, où l’on parvient assez rapidement à réaliser des combos qui sont très gratifiants, et toujours après 10 parties où l’on se rend finalement compte que Marrakesh est bien plus profond qu’il n’y parait. La richesse des actions, la finesse des imbrications fait que l’on arrive à passer outre le peu de hasard du tirage des tuiles ou des Keshis bloqués dans la tour, et la volonté d’optimiser ses actions vont donnera envie d’y revenir pour essayer d’autres stratégies.
Il y a un autre point qui me fait penser que Marrakesh sort du lot. Parmi la multitude d’actions différentes, le jeu ne se contente pas de vous laisser choisir celles que vous voulez réaliser tout au long de la partie pour mener à bien votre stratégie, comme le ferait la plupart des jeux à choix d’actions. En effet, Marrakesh impose à tous les joueurs de faire chacune des 9 actions une fois par manche, plus une action au choix à chaque manche. On pourrait se dire qu’il ne sera pas possible de se diversifier par rapport aux autres joueurs en 3 actions parmi une trentaine dans la partie. Et pourtant, ça fonctionne très bien ! Evidemment, vos choix stratégiques, l’ordre de vos actions, votre adaptabilité feront la différence en fin de partie.
Le jeu à 2 joueurs se trouve être bien plus tactique. On va avoir bien plus de facilité à analyser le plateau de l’adversaire pour deviner les actions qu’il va choisir ce tour-là et jouer à contre courant pour lui voler ses Keshis quand on est premier joueur, ou lui laisser des Keshis qui ne l’intéressent pas quand on joue en deuxième position. Vous vous surprendrez à avoir pu analyser correctement son jeu et aurez un sentiment de satisfaction quand votre adversaire grognera :).
A 4 joueurs, du fait du nombre et de la taille que prend le jeu sur la table, il sera bien plus difficile d’agir de la sorte. Une stratégie efficace sera alors plus rentable. Et ma préférence va aux parties à 3 joueurs de part le mixe des deux points cités précédemment, en plus d’une durée de partie contenue.
INTERROGATIONS, REMARQUES, PRÉCONISATIONS :
Marrakesh saura satisfaire de mon point de vue, tous types de joueurs (qui aiment les Kubenbois évidemment). La configuration de la partie pourra être ajustée pour satisfaire les désidératas des uns et des autres en y jouant plutôt à 2 ou plutôt à 4 pour le style de jeu qu’on attend.
Le jeu est livré avec des modules, pour améliorer encore la diversité (rejouabilité ? ) des parties. Certains peuvent être joués dès la première partie (le bureau de change, l’imam et le sultan), d’autres font varier les parties (tuiles escalier, spectateurs), tandis que le module « les villes du désert » nécessite d’avoir déjà joué au jeu mais peut difficilement être retiré par la suite 🙂
Le jeu existe en deux versions, retail et deluxe. Que ce soit clair, peu importe la version, c’est cher (content d’avoir pris le KS à presque la moitié du prix, ce qui n’est pas courant chez Queen Games). Par contre le matos est abondant et de qualité, et le jeu a été développé aux petits oignons. Pour les illustrations, on aime ou on n’aime pas, mais elles ne gênent en rien la lisibilité et l’iconographie est bonne (on revient aux règles pour quelques tuiles à la première partie et c’est tout). Les règles s’expliquent assez vite et il n’y a pas de micro points de règles un peu partout.
On note qu’il n’a pas mis de dé dans ce jeu, par contre il y a toujours ce petit affrontement contre le jeu (ici les 3 tuiles qui l’on doit payer à la fin de chaque manche sous peine de perdre 4 points par tuile et… toutes ses ressources) que l’on retrouve dans la quasi totalité de ses oeuvres (d’art).
EN RESUME :
Au final, Marrakesh est plus qu’une bonne surprise. Il confirme d’une part le retour en forme de Stefan Feld dans les jeux de gestion Expert et, d’autre part, sa capacité à renouveler des mécaniques classiques en y apportant une touche de nouveauté, de fraicheur.
Le jeu fonctionne bien dans toutes les configurations (2 joueurs pour + tactique, 4 joueurs pour + stratégique, 3 joueurs pour un équilibre), n’est pas trop long (ni à expliquer, ni à jouer), se renouvelle bien grâce aux nombreuses tuiles, aux modules et surtout aux joueurs eux mêmes qui joueront leurs Keshis différemment selon la situation.
Du tout bon.
Présentation rapide de Marrakesh par Les Recettes Ludiques
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