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Médias
Carnegie
1 à 4 joueurs
Auteur : XAVIER GEORGES
Illustrateur : IAN O’TOOLE
Editeur : QUINED GAMES (vf PIXIE GAMES)
Avec Carnegie, Xavier Georges revient après quelques années avec un jeu expert mais cette fois, seul, et pas chez Pearl Games. Un jeu sorti en début d’année mais qui a su se faire une place et faire fi des sorties Essen pour arriver dans le Top8 du Diamant d’Or 2023. Voyons ce qu’il en est.
THEME :
Ici on va suivre les traces de Carnegie, écossais du 19ème siècle, qui est parti de rien et qui a fait fortune dans l’acier aux Etats Unis. Industriel, mais philanthrope, l’histoire dit qu’il a donné une grande partie de sa fortune à différentes fondations, œuvres caritatives, institutions. Nous allons suivre ses traces en jouant des industriels qui auront pour but de reverser leurs bénéfices dans des donations.
MECANIQUES :
Bien évidemment, et même en tant que bienfaiteur philanthrope, on gagne avec le plus de points de victoire (VP) à la fin de la partie. Les points sont gagnés principalement en fin de partie avec les donations que vous aurez faites (sortes de contrats ou d’objectifs de fin de partie) mais aussi avec les villes que vous aurez reliées sur le plateau central ou les réglettes que vous aurez améliorées sur les plateaux personnels.
Les joueurs commencent avec une entreprise (leur plateau personnel), quelques employés qu’ils vont devoir placer et déplacer dans les différents départements de l’entreprise et un peu d’argent qu’ils vont devoir réinvestir afin de prospérer car être le plus riche ne servira à rien, il faudra être le plus grand bienfaiteur (oui oui, avoir le plus de PV, on s’est compris).
La mécanique de base du jeu se divise en 2 parties.
- D’abord un mini plateau de 20 cases (les 20 tours de jeu) qui est divisé en 4 lignes qui correspondent aux 4 actions différentes, sur lequel le joueur actif va faire avancer un curseur d’une case sur une des lignes suivant l’action qu’il souhaite faire ce tour-ci. Mais avant de faire l’action, il va d’abord activer un événement sur la case choisie qui sera soit un revenu pour tous les joueurs dans une des 4 régions du plateau central (si tant est que l’on dispose d’ouvriers dans cette région), soit la possibilité de faire une donation (les fameux multiplicateurs de fin de partie).
- Ensuite, à la façon d’un Puerto Rico, chacun dans l’ordre du tour va pouvoir activer tous les employés disponibles (actifs) de son plateau personnel qui se trouvent dans un des 4 types de département correspondant à l’action choisie, et ce, dans l’ordre de son choix.
Autour de cette mécanique « à la Puerto Rico », on retrouve en plus un plateau central avec des réseaux à développer (et donc beaucoup d’interaction), ses événements en début de tour et une entreprise personnelle à développer en acquérant de nouveaux départements, de nouveaux employés, et en améliorant les conditions des travailleurs via des réglettes.
Les 4 actions sont :
– Les ressources humaines (RH) : déplacer ses employés dans les bureaux de son entreprise et payer un coût pour les rendre actifs à leur nouveau poste.
– La direction : récupérer des ressources depuis les bureaux, ou envoyer des employés en mission (sur le plateau central) pour récupérer le double de ressources. Ces employés reviennent dans l’entreprise via les événements de début de tour. Mais aussi, acheter des nouveaux départements pour votre entreprise.
– La construction : envoyer ses employés faire des constructions dans une région du plateau central pour développer son réseau en plaçant, dans des villes, des jetons que l’on aura préalablement gagnés sur les réglettes de nos plateaux personnels.
– La recherche et développement (R&D) : dépenser des points de R&D pour faire progresser ses marqueurs sur les différentes pistes de revenus du plateau principal ou pour améliorer nos réglettes sur notre plateau principal et gagner des disques à placer lors de l’action construction.
Après que tous les joueurs ont effectué l’action, c’est au joueur suivant de faire progresser le marqueur d’une case pour choisir l’action du tour tout en activant l’événement du tour et ainsi de suite.
Le jeu se termine lorsque les 4 marqueurs d’actions sont arrivés au bout des pistes (avec un petit twist d’avancé dans certains cas) après un total précis de 20 tours et après avoir effectué un décompte final.
PREMIÈRES IMPRESSIONS :
Ayant apprécié le premier jeu de Xavier Georges, Palais royal, duquel il récupère et améliore la mécanique de base de déplacement d’ouvrier en permettant cette fois l’acquisition de nouveaux départements, et étant un grand fan de Puerto Rico (et globalement de tous les jeux qui reprennent cette mécanique), j’ai grandement apprécié mes premières parties de Carnegie.
Le tour de jeu est fluide et sans temps morts du fait que tout le monde réalise l’action choisie pour le tour, l’interaction est forte avec le réseau sur le plateau principal mais aussi parce que l’on va sans arrêt regarder les plateaux des autres joueurs pour choisir une action qui va être à la fois bénéfique pour nous mais surtout qui ne sera pas optimale pour les autres joueurs parce qu’ils n’auront pas les employés nécessaires pour en profiter convenablement.
A la fin de la partie, on a envie d’y rejouer pour essayer de nouveaux départements, de nouvelles connections sur le plateau central et c’est généralement un point très positif.
Au niveau des sensations, je l’ai trouvé très interactif, très agréable mais parfois frustrant si les tours s’enchainent mal parce qu’on n’a pas su optimiser et s’adapter aux choix d’actions des autres joueurs. C’est pour cela que malgré des règles simples, le jeu permet une bonne courbe d’apprentissage et valorisera l’expérience acquise lors des parties précédentes.
INTERROGATIONS, REMARQUES, PRÉCONISATIONS :
Je préconise d’y jouer à 3 et même surtout à 4. A deux joueurs forcément il y aura moins d’interaction, le choix d’action sera moins intéressant et le jeu dans cette configuration sera plus stratégique même s’il ne sera pas non plus mauvais et peut donc plaire aux aficionados des duels.
Il faudra savoir s’adapter à la stratégie des autres joueurs et essayer d’imaginer quelles seront leurs futures actions choisies afin de ne jamais être vraiment pénalisé lors d’un tour de jeu. C’est en réussissant à faire quelque chose d’intéressant à chaque choix d’action et non pas en optimisant uniquement le tour où vous êtes le joueur actif que vous parviendrez à tirer votre épingle du jeu.
La compétition sur les donations, du fait que chacune d’entre elles n’est disponible que pour le premier arrivé sera aussi une des clés de la victoire.
La variété des département pourrait sembler limitée après plusieurs parties mais l’éditeur a eu la bonne idée de sortir une extension avec une palanquée de nouveaux départements que je recommande grandement. Le plateau d’action va aussi changer à chaque partie car l’ordre des barrettes qui composent celui-ci sera aléatoire.
Toute les informations sont visibles, il n’y a donc pas de hasard qui pourrait gêner ceux qui n’aiment pas ça. Le matériel est de bonne qualité, l’iconographie est claire et les illustrations assez jolies et sobres pour à la fois plaire au plus grand nombre et ne rebuter personne.
EN RESUME :
Carnegie ressemble à la consécration et l’aboutissement de Xavier Georges.
On apprécie l’aboutissement des mécaniques de Palais Royal (en plus profond mais sans lourdeur) et de Puerto Rico que je trouve diversifiées et affinées ici.
Entre la gestion de son entreprise et de ses employés, la belle courbe de progression, l’interaction poussée, la chouette mécanique de sélection d’actions, le renouvellement des parties, les faibles temps morts et un matériel sympathique, Carnegie a de très gros atouts pour figurer en bonne position cette année.
Présentation rapide de Carnegie par Les Recettes Ludiques
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