Avis de la team :

Steeve

Steeve C

Game Details
NomTawantinsuyu: The Inca Empire (2020)
ComplexitéMedium Heavy [4.11]
Nb de joueurs1-4
Auteur(s)Dávid Turczi
Artiste(s)Michał Długaj, Jakub Fajtanowski, Jakub Skop, Zbigniew Umgelter and Aleksander Zawada
Editeur(s)Board&Dice, CMON Global Limited, CrowD Games, Galápagos Jogos, Giant Roc, Giochix.it, Maldito Games, Pixie Games, Portal Games, Rawstone and sternenschimmermeer
Mechanisme(s)Action Points, Area Majority / Influence, Hand Management, Open Drafting, Pattern Building, Rondel, Set Collection, Solo / Solitaire Game, Variable Set-up and Worker Placement, Different Worker Types

Boussole Ludique
Médias

Tawantinsuyu

1 à 4 joueurs
Auteur : Dávid Turczi
Illustrateur : Jakub Fajtanowski, Jakub Skop, Michał Długaj, Zbigniew Umgelter, Aleksander Zawada
Editeur : Board & Dice (vf Pixie Games)

David Turczi est un auteur prolifique ces dernières années, mais on a souvent l’habitude de le voir faire la partie solo d’un jeu développé par quelqu’un d’autre, ou de le voir être co-auteur sur certaines productions, comme souvent ces temps-ci avec Daniele Tascini, un habitué du diamant d’or (Tekhenu par exemple cette année). On va voir ce qu’il arrive à faire quand il est, pour une fois, seul aux commandes avec ce Tawantinsuyu.

THEME :

Le grand Inca Sapa Pachacuti s’est tourné vers sa progéniture et lui a ordonné de vénérer Inti, le Dieu Soleil, et d’étendre l’Empire Inca aussi loin que les lamas peuvent aller. Avec Chinchaysuyu, Antisuyu, Qullasuyu, et Kuntisuyu – les quatre régions du nouvel empire – maintenant mûrs pour la conquête, le temps est venu pour le vrai successeur de Pachacuti de se lever.

Rassemblez vos hommes dans les villages ci-dessous et utilisez leurs capacités uniques pour les placer stratégiquement là où ils peuvent accomplir les meilleures tâches pour vous. Gravissez les marches du temple du soleil et récoltez les fruits de votre piété. Construisez des structures qui nourrissent votre peuple et vous offrent des avantages dont aucun autre ne dispose. Rassemblez une armée et conquérez des villages dans les quatre royaumes du Tawantinsuyu. Prouvez que vous êtes le digne successeur de Pachacuti et menez les Incas à la gloire !

MECANIQUES :

Dans Tawantinsuyu : L’Empire Inca, les joueurs placent des ouvriers à divers endroits du plateau de jeu, effectuant des actions, collectant des ressources (pommes de terre, maïs, pierre et or), construisant des bâtiments et des escaliers, sculptant des statues, développant leur force militaire et collectant des tissages.

Le plateau de jeu représente une colline située dans l’ancienne capitale inca de Cusco, dont les côtés sont en terrasses et divisés en cinq sections. Au sommet de la colline se trouve le Coricancha, le temple d’or, le temple le plus important de l’empire inca. Dans le Coricancha, chaque joueur a un grand prêtre qui pourra se déplacer dans le sens des aiguilles d’une montre d’une à deux cases. Sur les sections en terrasses situées en dessous, il existe une variété d’emplacements pour les ouvriers, interconnectés par des chemins et marqués individuellement par des symboles.

À votre tour, vous devez :
– soit placer un ouvrier sur un emplacement en dehors de la Coricancha
– soit choisir deux des options suivantes: Recruter un ouvrier, prendre deux cartes Dieu, piocher deux cartes d’armée et en garder une, déplacer votre Grand Prêtre d’une ou deux cases dans le sens des aiguilles d’une montre à l’intérieur de la Coricancha.

Lorsque vous placez un ouvrier, vous devez d’abord défausser une carte dieu avec un symbole correspondant (ou payer un or). Une fois placé, l’ouvrier reste sur le plateau de jeu pour le reste de la partie ! Chaque emplacement d’ouvrier est relié à exactement trois espaces d’action. Vous devez toujours effectuer au moins une de ces actions. Cependant, pour chaque ouvrier adjacent (c’est-à-dire relié à l’emplacement de votre ouvrier par un chemin direct à travers l’un des espaces d’action) qui correspond au type d’ouvrier qui vient d’être placé (même couleur), vous recevez une action supplémentaire !

Si certains emplacements vous permettront d’effectuer plusieurs actions, d’autres emplacements qui pourraient paraître moins bons, peuvent être plus souhaitables, car chacun des cinq types d’ouvriers possède une capacité unique à activer.

Les cartes Dieu contiennent également des capacités spéciales qui ne peuvent être activées que si vous avez préalablement construit une statue avec le symbole correspondant !

Les cartes Armée vous permettent d’envoyer une ou plusieurs unités à la conquête des villages des régions voisines. Vous devez affronter les autres joueurs pour le contrôle de chaque région ainsi que pour les précieuses récompenses qui peuvent être obtenues à la suite d’une conquête militaire.

La position de votre Grand Prêtre au sein de la Coricancha a un impact significatif sur votre stratégie globale, affectant votre accès à des actions puissantes et déterminant les coûts potentiels des ressources lorsque vous placez vos ouvriers. Plus précisément, lorsque vous placez un ouvrier, vous devez payer des ressources supplémentaires au fur et à mesure que votre ouvrier s’éloigne de votre Grand Prêtre, de 0 à 8 pommes de terre ou maïs !

De plus, lorsque vous déplacez votre Grand Prêtre (au lieu de placer un ouvrier), vous pouvez activer des actions puissantes disponibles uniquement dans la Coricancha.

Tout au long du jeu, vous marquez des points de victoire chaque fois que vous construisez des escaliers ou sculptez des statues. Gagnez des points de victoire supplémentaires lorsqu’un autre joueur utilise les escaliers que vous avez construits. Marquez des points de victoire grâce à l’avancement des temples et au contrôle militaire des quatre régions.

A la fin de chacun de vos tours, vous pouvez acheter un ouvrier au village.

La partie s’achève lorsque la réserve d’ouvriers est épuisée pour la 3ème fois, ce qui symbolise l’incorporation complète des régions et villages voisins dans l’empire inca nouvellement créé. Vous marquez alors des points de victoire supplémentaires en atteignant le sommet du temple, grâce à vos tapisseries tissées, et grâce aux divers bâtiments et ressources que vous avez accumulés. 

PREMIÈRES IMPRESSIONS :

Tawantinsuyu redéfinit les jeux à Actions à intensité variable (je pense par exemple à Yokohama) en apportant un peu de fraicheur au style.

A première vue, Tawantinsuyu peut faire peur avec son immense plateau rempli d’innombrables emplacements pour venir y placer son ouvrier. Mais par où vais-je commencer ? Mais après un ou deux tours, tout s’éclaircit assez rapidement. D’abord parce que la couleur de notre ouvrier va influer énormément sur l’emplacement choisi car on va essayer d’optimiser au maximum nos gains et de multiplier nos actions faites ce tour-ci. Et ensuite parce que le coup de l’emplacement va grandement augmenter si l’on se place loin du plateau central et qu’il n’y a pas d’escalier, ou dans une section qui ne serait pas dans l’alignement de notre prêtre. Evidemment les ressources se font plutôt rares et on va vouloir les utiliser à bon escient.

Le timing du jeu n’est ni trop long ni trop court. On a le temps de développer sa stratégie tout en surveillant la réduction du nombre de meeple au village et en même temps on garde une part de frustration car la fin arrive assez rapidement.

Ne pas placer d’ouvrier peut aussi être une très bonne chose car les actions prêtre utilisées au bon moment peuvent être très bénéfiques pour nous et non pour l’adversaire (qui va pouvoir souvent aussi utiliser l’action de façon amoindrie, comme à Puerto Rico).

Dans l’ensemble, ce que l’on peut faire est assez clair et on voit assez vite qu’il faudra y revenir plusieurs fois pour optimiser correctement notre partie. L’action de guerre déclenche un tour de table très sympa où il faudra être malin pour gagner les majorités tout en bénéficiant des bons bonus au bon moment.

L’aide de jeu est très dense et peut faire peur, surtout que certaines actions sont très puissantes (roue) mais sont notifiées en tout petit au milieu du reste.

INTERROGATIONS, REMARQUES, PRÉCONISATIONS :

Afin de bien voir où l’on peut poser son ouvrier, il est primordial de bien différencier les segments du plateau de jeu. Malheureusement, l’éditeur a « oublier » de tracer des lignes qui séparent les faces de la pyramide afin d’y voir clair.

Le petit plateau Coricancha supplémentaire aurait pu être une bonne idée et renouveler les parties si les actions avaient été placées dans un ordre différent. Hélas il sert juste à tourner le Coricancha pour faire face à différentes faces de la pyramide, ce qui n’a pour ainsi dire, aucune utilité. 

Avec une interaction assez forte dû aux couleurs d’ouvriers que l’on va essayer de faire correspondre, aux actions communes du plateau Coricancha à la Puerto Rico, aux guerres simultanées pour la majorité dans les villages et aux emplacement limités du plateau (les ouvriers posés ne s’en vont jamais à l’exception de la pose d’un guerrier), il est préférable d’y jouer à 3 ou à 4. A deux joueurs, l’intérêt s’en trouve amoindri. Attention je n’ai pas testé le mode Solo.

Autre reproche, il peut y avoir un ou deux joueurs qui joue moins d’action sur le total de la partie quand la fin de celle-ci est déclenchée et je pense suis pas sûr que la compensation du début de partie soit suffisante pour compenser cela.

Un petit doute subsiste sur l’aléatoire très fort de la prise des tapis qui peut être très pénalisant et au contraire très bénéfique suivant ce que l’on tire.

A ne pas oublier
– L’Or remplace n’importe quelle ressource (comme dans beaucoup de jeux) mais remplace aussi surtout n’importe quel symbole de carte Dieu pour pouvoir faire une action, ce qui est cette fois assez inhabituel (jamais vu ailleurs pour ma part).
– Recruter un villageois en fin de tour. C’est très difficile de revenir en arrière, donc attention à ne pas oublier de le faire au bon moment.

EN RESUME :

Tawantinsuyu est finalement une très bonne surprise quand on aime les jeux de pose d’ouvrier avec une forte interaction. Il offre des parties variées avec un véritable choix à chaque action. Malgré un thème très plaqué, on a envi d’y revenir pour essayer différentes stratégies et la courbe de progression est bien réelle.
A noter qu’il est assez rare de voir un jeu avec une roue mais qui n’est pas l’action principale, et c’est déjà un argument suffisant pour l’essayer.